Un homme dans un restaurant croît reconnaître une femme qui est assise seule à la table d'à côté. Pourrait-elle être une auteure célèbre qu'il vient de lire ? Au fur et à mesure que les morceaux de ce calcul erroné se rassemblent pour la femme, on constate qu'elle est surprise d'être remarquée et étonnée qu'on la prenne pour une experte en théorie des cordes. La scène transforme un scénario d'attentes attendues, l'homme qui la poursuit s'émerveille d'abord de sa présumée brillance d'auteure et passe ensuite à son attrait physique. Pendant un instant, l'identité assumée semble être un accident, permettant à la femme d'assumer ce déguisement éphémère, s'imaginant extrêmement accomplie, respectée et désirée. Comme dans la mythologie, les masques finissent par tomber.

The Theory of Everything démantèle la célébrité présumée de la femme et elle doit finalement admettre qu'elle n'est pas vraiment la célèbre scientifique, se lamentant : « Je voulais vraiment être quelqu'un d'autre ! » De plus, la femme révèle qu'elle est mariée à un homme qui pense qu'elle est « à peine assez intelligente pour commander de la soupe ». Une note de tragédie colore le malentendu, jusqu'alors humoristique. Chagriné mais déterminé, l'homme lui assure qu'elle est toujours belle. D'abord flatteur, l'intérêt de l'étranger amène la femme à réévaluer sa situation plus globale, ce qui pourrait motiver un changement dans la vie du personnage au-delà de cette scène.

Bien que la scène place nos deux personnages dans un restaurant, le cadre musical commence parmi les étoiles. Les rafales de triolets rapides et de triple-croches au piano suggèrent les constellations - la théorie des cordes joue dans la tête de l’homme alors que les deux personnages entament leur conversation.

Dans le paysage terrestre de l’indécision face au menu et du malaise, le piano reflète l’hésitation de la femme et les flirts grandioses de l’homme. Son accompagnement conserve des indices de l’arrière-plan étoilé, mais à mesure que la scène dévoile les attentes grandioses de l’homme, la différence entre ses illusions et la réalité se déploie en altérations majeures-mineures.