Mother Everest fut ma première commande de Tapestry, soutenue par le Conseil des arts de l'Ontario et composée en 2004 en collaboration avec la librettiste Marjorie Chan. L'œuvre présente un voyage de 17 minutes dans un autre monde, où une hallucination prend le dessus sur la réalité. Ce court opéra de chambre est écrit pour les voix de mezzo-soprano et de baryton, clarinette, violon, violoncelle, percussions et piano. L'histoire suit deux personnages qui grimpent le Mont Everest : une femme ambitieuse et son guide embauché népalais. Au fil du récit, nous découvrons sa personnalité plutôt égocentrique, accompagnée d'une musique arrogante et audacieuse à la hauteur. Pasang, son guide, s'exprime lentement et chante parfois des extraits de prière, souvent avec une inflexion modale à l'orientale. Dans le style d'un vrai opéra, on apprend que les deux sont amants. Ma section musicale préférée est lorsqu'elle se joint à lui dans la prière, en chantant par-dessus son chant sur un fond instrumental pentatonique doux et délicat. La musique va du lyrique au contemporain au fur et à mesure que la réalité est dépouillée.

- Abigail Richardson-Schulte