APERÇU
Rôle | Type de voix | Gamme ? | Description du personnage |
---|---|---|---|
Shanawdithit | moyen-aigu | A3-G5 | Une femme Beothuk. Les colonizateurs pensent qu'elle est la dernière de son peuple. |
William Cormack | moyen-grave | A2-F4 | Un explorateur et anthropologue |
Kwe / Chœur des Esprits | moyen-aigu | A3-F5 | Une voix, future fille de Shanawdithit |
Peyton / Homme 1 / Chœur des Esprits | moyen | C3-A4 | Le magistrat de la côte nord |
Simms / Homme 2 / Chœur des Esprits | moyen-grave | Sib2-G4 | Ministre de justice de la colonie de Terre Neuve |
Demasduit / Danseuse / Chœur des Esprits | muet-parlé | Danseur | Danseuse, Demasduit |
Mère / Chœur des Esprits | aigu | C4-A5 | La mère de Shanawdithit |
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SYNOPSIS
1828, la baie Notre-Dame sur la côte nord-est de Terre-Neuve. William Cormack, explorateur et anthropologue, a récemment créé la Beothuk Institute : une organisation destinée à prévenir l'extinction des premiers habitants de l'île. Après avoir appris qu'une femme béothuk, peut-être la dernière de son peuple, a servi pendant les cinq dernières années dans la maison du magistrat de la côte nord John Peyton, Cormack décide que la femme, Shanawdithit (Nancy April de son nom anglais), doit être amenée à St. John's. Il faut comprendre les façons de ces mystérieux personnages. Après un échange animé avec Peyton, la transaction est conclue et on emmène Shanawdithit chez Cormack à St. John's. Cormack est impatient et pousse Shanawdithit à révéler ses secrets. Elle s'adresse directement à lui, lui donnant pour instruction de l'appeler par son vrai nom béothuk, mais reste sur ses gardes. En regardant dans la pièce, elle voit des peintures et des croquis qui lui rappellent sa maison et sa famille. Ses premières esquisses commencent à révéler une tragédie et un désespoir face à la perte progressive de son peuple.
Lors d'une réunion de recrutement et de collecte de fonds pour la Beothuk Institute, Cormack révèle avec enthousiasme ses progrès et ses découvertes à un groupe d'élites sceptiques et antipathiques de St. John's. Ils critiquent ses idées naïves et se demandent ce que l'on pourrait bien apprendre d'une sauvagine outre la sauvagesse.
De sa maison, Cormack continue à essayer d'obtenir plus d'informations sur Shanawdithit et l'encourage à revivre d'autres horreurs de la dévastation des Beothuks. Cependant, elle commence aussi à réaliser que raconter son histoire par l'intermédiaire de Cormack peut en effet être un moyen pour son peuple de rester en vie. Bien que toujours méfiante, Shanawdithit décide de donner à ce « buggishiman » ce qu'il veut et se met résolument à consigner l'histoire et la culture des Béothuks dans ses croquis. Mais elle insiste pour qu'il ne se contente pas de raconter leur mort. Le monde des Béothuks était plein d'amour, de rires et de communauté. Le saumon, le phoque et le caribou, qui étaient la source de leur alimentation et qui déterminait les cycles de leur vie, devient une célébration d'une nation autrefois dynamique. Cormack se réjouit d'être témoin d'une telle merveille et de s'insérer dans la célébration imaginée, ce qui engendre une hésitation de Shanawdithit. Il lui suggère qu'elle a encore un avenir, peut-être même auprès d'un homme, ce qui la rend furieuse. Sa nation n'est plus, elle est malade de la tuberculose et elle sait qu'il lui reste peu de temps. Dans son enthousiasme, Cormack tente de faire danser Shanawdithit une danse rituelle béothuk des morts. Elle s'effondre et, rempli de culpabilité, il voit ses propres défauts : son incapacité à percevoir véritablement la profondeur de cette situation et à atteindre ses propres objectifs naïfs. Dans ce moment de faiblesse, ils partagent une véritable connexion personnelle - quelque chose de positif. Mais le sentiment d'échec de Cormack l'oblige à examiner pourquoi il fait ce qu'il fait.
Lors de la prochaine réunion de la Béothuk Institute, Cormack révèle qu'il a dépensé tout ce qu'il avait, financièrement et émotionnellement, pour la femme béothuk. Il est devenu trop attaché à la situation et trop désespéré du résultat. Alors qu'il glisse dans le désespoir, il se lamente sur son monde colonial, un monde qui pourrait permettre qu'une telle chose se produise. James Simms, procureur général de la colonie de Terre-Neuve, propose de prendre en charge Shanawdithit pour les jours qui lui restent.
Seule, Shanawdithit fait la paix avec ses relations et sa mort imminente. Elle demande à ses ancêtres ce qui va arriver. Mais une chose est certaine : elle quittera bientôt ce monde. Cormack arrive et l'informe qu'il doit partir en voyage d'affaires. Il lui dit qu'il reviendra, mais elle sait que c'est un mensonge. Elle le libère du fardeau de ses soins et le renvoie chez lui. Incapable de répondre, il part en silence. À nouveau seule, Shanawdithit commence à entendre murmurer les esprits. Est-ce son peuple qui l'appelle ? Au début, elle a peur et n'est pas prête, mais l'image d'une jeune femme incarnant une fille qu'elle n'a jamais connue apparaît, racontant que l'histoire des Béothuks va en effet continuer à vivre. Pas seulement dans ses dessins, mais dans le vent, dans le cœur de tous ceux qui l'entendent, transmise de génération en génération. Grâce à l'esprit de Shanawdithit, de ceux qui sont venus avant et de ceux qui sont venus après, les Béothuks vivront à jamais.
Description musicale
Les principaux mondes sonores, Prelude, How can I sing (fin de la quatrième scène), Rain (début de la cinquième scène) et Postlude, divisent l’ensemble en 12 parties. Ces paysages sonores se veulent des moments de partage et de communauté. Idéalement, toute la distribution, l’orchestre et même l’équipe technique (et parfois le public) devraient être encouragées à participer. La progression des paysages sonores est laissée à la discrétion du chef d’orchestre. Idéalement, les 12 parties (sans le chant, qui peut être ajouté par-dessus le tout) sont réparties de la scène droite à la scène gauche, l’orchestre étant intégré de la manière la plus efficace possible. Cela facilite un certain mouvement dans le son, les gestes passant de 1 à 12 dans une sorte d’effet de vague.
PARTITIONS À L'ACHAT
Renseignements sur la première
Rôle | Nom |
---|---|
Shanawdithit | Marion Newman |
William Cormack | Clarence Frazer |
Kwe / Chœur des Esprits | Rebecca Cuddy |
Peyton / Homme 1 / Chœur des Esprits | Asitha Tennekoon |
Simms / Homme 2 / Chœur des Esprits | Evan Korbut |
Demasduit / Danseuse / Chœur des Esprits | Aria Evans |
Mère / Chœur des Esprits | Deantha Edmunds |
Rôle | Nom |
---|---|
Co-mise en scène | Yvette Nolan |
Co-mise en scène | Michael Hidetoshi Mori |
Direction musicale (Toronto) | Rosemary Thomson |
Direction musicale (St. John's) | Judith Yan |
Collaboration artistique | Megan Musseau |
Collaboration artistique | Jordan Bennett |
Collaboration artistique | Lori Blondeau |
Collaboration artistique | Jerry Evans |
Chorégraphie/Collaboration artistique | Michelle Olson |
Réalisation | Jaime Martino |
Conception scénique | Camellia Koo |
Conception de l'éclairage | Michelle Ramsay |
Conception des costumes | Kinoo Arcentales |
Conception des projections | Cameron Davis |
Direction de production | Charissa Wilcox |
Régie technique | Kristin McCollum |
Assistant(e) à la régie technique (Toronto) | Lesley Albarquez Bradley |
Assistant(e) à la régie technique (St. John's) | Kate Stenson |
Assistant(e) à la régie technique (St. John's) | Cameron Bennett |
Assistant(e) à la direction musicale (Toronto) | Jennifer Tung |
Accessoires | David Hoekstra |
Assistant(e) aux costumes | Nishina Shapwaykeesic-Loft |
Peintre | Matt Armour |
Toronto City Opera Chorus |
CRÉATION
DÉVELOPPEMENT
Le processus de développement de l'opéra a réuni des collaborateurs artistiques autochtones de différentes Nations des quatre coins du Canada pour donner une voix à Shanawdithit et à son peuple, en réponse aux dix dessins qui constituent à eux seuls la totalité du récit direct de la vie du peuple béothuk. Sous la direction de la librettiste algonquine Yvette Nolan, les collaborateurs, les interprètes et les membres de la communauté autochtone ont contribué à façonner l'œuvre dès le début de son développement, grâce à un processus de création en collaboration et en atelier influencé par les histoires orales et visuelles qui leur ont été transmises. L'équipe artistique - dont la chorégraphe Michelle Olson et les artistes Jordan Bennett, Meagan Musseau, Jerry Evans et Lori Blondeau - ont étudié chaque dessin et déterminé comment communiquer visuellement l'essence du récit de Shanawdithit, se servant de la danse, le langage, les costumes, la photographie, les projections, la sculpture et la scénographie pour donner vie à ses dessins sur la scène. Ces interprétations se sont produites en tandem avec la composition de la partition musicale, permettant ainsi une véritable création collaborative.
Opera on the Avalon et Tapestry Opera ont commandé conjointement le travail et le processus d'atelier, qui ont donné lieu à des ateliers avec la participation de la communauté à Toronto, en Ontario, et à St. John's, à Terre-Neuve.
Déclaration de l'équipe artistique
Initialement, quand Dean m'a demandée si je voulais travailler avec lui sur un opéra au sujet de Shanawdithit, j'étais intriguée. Depuis que je le connaissais, depuis une vingtaine d'années, il avait était fasciné par l'histoire de cette femme, et je savais qu'il avait déjà écrit quelque chose à son sujet. J'étais aussi un peu inquiète. Qui pourrait nous parler d'elle ? En l'absence d'aînés béothuks, de descendants connus, seuls ses croquis restaient. Parce que je voulais changer la perception générale à son sujet, son identité singulière à titre de « la dernière des Béothuks », nous avons décidé d'inviter plusieurs artistes autochtones pour répondre à son œuvre. Étant donné que les Mi'kmaq auraient été le peuple le plus proche des Béothuks, sur le plan géographique, nous avons pris contact avec un certain nombre d'artistes d'origine mi'kmaq : Jordan Bennett, Jerry Evans, Meagan Musseau, Aria Evans. De l'autre côté du pays, Michelle Olson et Marion Newman. Du centre de ce pays, Lori Blondeau et moi. L'intention n'a jamais été d'imiter ou de recréer l'art béothuk, mais de s'inspirer des œuvres de Shanawdithit pour informer les nôtres.
- Yvette Nolan
Cela a en effet été un long processus pour moi. J'ai grandi dans le centre de Terre-Neuve avec l'histoire des Béothuks tout autour de moi. Plus de deux décennies à essayer de frayer le bon chemin pour aider à mettre en scène cette histoire ont finalement mené à Yvette et aux incroyables artistes autochtones qu'elle a invités à se joindre à l'équipe. De la même manière, je n'ai pas essayé de recréer la musique des Béothuks - quelque chose dont nous ne savons presque rien non plus. La partition de l'opéra est inspirée de ce que Shanawdithit et moi partagions : le son du vent, de la pluie et des marées de l'océan Atlantique Nord.
- Dean Burry
Yvette, Dean et moi nous sommes rencontrés et nous avons proposé une approche non conventionnelle de création. Yvette rédigerait le libretto, avec une certaine élasticité pour laisser de la place aux contributions des artistes collaborateurs et avec des contenants spécifiques pour les moments où les dessins prendraient vie, menés par le point de vue d'un artiste collaborateur. Les artistes rencontreraient Yvette et, en fonction de leur discipline artistique, avec Dean et moi, pour penser aux dessins et travailler sur leurs pensées et sur ce qui était possible dans un cadre musical, dramatique, narratif et conceptuel. Dean commençait en composant des paysages sonores et non de la musique. En s'appuyant sur sa familiarité avec les mêmes lacs, les mêmes terres, les mêmes rivières et le temps qu'il fait là où Shanawdithit a grandi et vécu sa vie, ce sont ces sons qu'il tentait de capturer, plutôt que de risquer d'imiter ou de s'approprier les sons ou les stéréotypes de la musique « autochtone ».
Sur le plan chronologique, cela signifiait qu'au lieu de demander à Yvette de complèter un libretto final et de le partager avec Dean pour qu'il prenne la relève, comme c'est le plus souvent le cas, des réunions approfondies avec tous les collaborateurs à la suite du premier projet de libretto ont conduit à des modifications du libretto. Les nouvelles commandes d'art visuel basées sur les interprétations des artistes devaient avoir des orientations finales avant que Dean ne se mette à composer cette section. Dans l'ensemble, le processus était complexe et, au lieu d'être hiérarchique, il était collaboratif et organique. Cela a permis d'éviter qu'un autre artiste colonisateur explique ce qui s'est passé. La clé du succès de Shanawdithit réside dans l'accueil des voix autochtones afin de façonner et diriger le travail de création et d'interprétation. Cette démarche se voulait en contraste avec les œuvres artistiques, les histoires et les publications universitaires antérieures qui ignoraient les voix autochtones et adoptaient une perspective positiviste relative à l'histoire de la colonisation.
Cette œuvre remet en question cette perspective unilatérae de l'histoire. Compte tenu de l'approche collaborative et facilitatrice adoptée par Dean dans le cadre de la composition de Shanawdithit, il devrait être compréhensible pourquoi l'équipe n'est pas complètement autochtone. Elle est menée par des personnes autochtones et, par conséquent, nombreux sont ceux qui verront reflété dans cette pièce un véritable rassemblement des arts et des artistes colons et autochtones, où les voix autochtones sont privilégiées. L'opéra nous permet d'explorer une histoire qui nécessite des voix et un leadership autochtones et qui permettra au récit et à sa répétition d'atteindre un public différent et nouveau grâce au mélange des publics de l'opéra, du théâtre multimédia et des arts autochtones à Toronto comme à St John's.
- Michael Mori
CITATIONS DES MÉDIAS
"Shanawdithit est un ajout puissant à notre dialogue national sur la réconciliation. La production, qui remplit glorieusement le grand espace de représentation, est un merveilleux exemple de la façon dont un grand nombre d'artistes différents peuvent collaborer pour créer un spectacle visuellement délicieux mêlant musique, voix, mouvement et art visuel. »
- Le Toronto Star
PRIX
Gagnante des Dora Mavor Moore Awards 2020 :
Meilleur nouvel opéra - Dean Burry et Yvette Nolan
Nominé aux Dora Mavor Moore Awards 2020 :
Production exceptionnelle
Direction musicale - Rosemary Thomson
Performance - Ensemble
Performance - Marion Newman
Conception de projections - Cameron Davis et Jerry Evans
Scénographie - Camellia Koo, Jordan Bennett, Lori Blondeau, Meagan Musseau
Réalisation - Yvette Nolan et Michael Hidetoshi Mori
Ressources supplémentaires
La mémoire des objets, la tradition orale et pourquoi on ne dit pas que Shanawdithit est la dernière de son espèce.
Si vous interrogez les communautés autochtones de Terre-Neuve-et-Labrador, les Béothuks n’ont pas disparu. Non seulement il est largement admis que des mariages mixtes existaient entre les Béothuks et d'autres nations locales avant l'arrivée des colons, mais il est également entendu que la poignée restante de Béothuks qui ont survécu aux colons ont été accueillis et protégés par les Mi'kmaq. Les livres d'histoire prétendent que les Mi'kmaq étaient en partie responsables de « l'anéantissement » des Béothuks, mais les traditions orales Mi'kmaq contestent cette version de l'histoire. Ce qui est certain, c'est que les colons ont systématiquement massacré les Béothuks à cause de conflits territoriaux, poussant finalement les survivants à l'intérieur des terres à succomber à la famine et à la maladie.
Les dessins de Shanawdithit sont un récit à la première personne de la vie des Béothuks. Les écrits sur la nation qui ont suivi ont été entièrement écrits par des colons, de sorte que les dessins se distinguent par 200 ans d'écriture non autochtone sur le peuple Béothuk, plutôt que par lui. Il est cependant inexact de les considérer comme le seul récit à la première personne, car les objets ancestraux créés par les Béothuks demeurent et portent en eux esprit et mémoire. Ces objets ne sont pas inertes ; ils portent en eux l’essence du créateur d’objets. Ils ont leur propre conscience. Ce ne sont pas seulement les gens qui sont témoins du monde qui nous entoure, ce sont les choses, les animaux, les morts et le monde lui-même. Tout est relié par un fil spirituel. Ces empreintes spirituelles se transmettent de génération en génération à travers des histoires et des enseignements ainsi que l'utilisation d'objets, à la fois cérémoniaux et fonctionnels. Qualifier le récit de Shanawdithit de « seul récit de première main » des Béothuks revient à rejeter la richesse des informations transmises.
En racontant l’histoire de Shanawdithit, nous sommes mis au défi de trouver un équilibre entre la reconnaissance de la dévastation culturelle du peuple Béothuk et le fait de ne pas rejeter ce qui reste et qui reste. Nous devons à la fois reconnaître les torts et les pertes incroyables et voir clairement les personnes qui ont survécu. La réconciliation s’accompagne de la nécessité de voir le tableau dans son ensemble, d’entendre toute la vérité, de tous les points de vue, et pas seulement de celui qui a écrit l’histoire.
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